La mission Rosa Mystica 2020 s’est déroulée de manière itinérante au Nord de Mindanao, au cœur de petits villages isolés dans les montagnes. Suite à dernière, les volontaires philippins de l’association continuent à assister les villageois, en leur fournissant une aide matérielle et spirituelle. Yolly E. Gamutan, nous offre un témoignage du travail effectué, rendu si difficile en raison du COVID…
« Les voyages sont encore très limités ici et les populations tribales des montagnes ont peur de laisser entrer des étrangers dans leurs villages par crainte du virus (ces personnes vivent dans des villages très reculés, loin de la ville et ils sont en quelque sorte protégés. Les étrangers pourraient y apporter ce virus).
Notre travail consiste maintenant à assurer le passage des prêtres d'une chapelle à l'autre dans le cadre de missions médicales, car il est plus facile pour les médecins de passer les points de contrôle que pour les prêtres. Dans l'Eglise officielle, le clergé ne se déplace pas en dehors de son diocèse et n'a donc pas besoin de passer par des frontières régionales, contrairement aux prêtres de la FSSPX. Nous faisons constamment circuler des médicaments pour faciliter le déplacement des prêtres. Les médicaments nécessaires aux fidèles pauvres sont livrés dans les chapelles et des volontaires transportent les médicaments pour les patients qui vivent loin de celle-ci.
Hier, j'ai dû apporter des médicaments à Tagum pour que le Père Hora, qui n’a pas eu le temps d’obtenir l’autorisation de voyage, puisse aller à Camiguin en tant que soignant, car il y a là un fidèle mourant qui a besoin de l'Extrême Onction. Comme nous avons des patients à Camiguin qui ont également besoin de médicaments, nous avons constitué des stocks pour eux et nous avons aussi emballé les médicaments qui arrivent à expiration ce mois-ci et en décembre. Nous avons également cherché un laboratoire accrédité pour les tests rapides afin qu'il puisse apporter un certificat attestant que le prêtre est négatif au COVID.
Je suis souvent inquiète pour obtenir l'attestation médicale des prêtres (nécessaire en raison du COVID) et je surveille leur état de santé afin que nous puissions les faire soigner immédiatement lorsqu'ils ont des problèmes de santé et qu'ils puissent ainsi continuer à apporter les sacrements à nos fidèles - en particulier aux mourants et à ceux qui ont besoin de conseils spirituels sérieux. Notre statut de mission médicale permet à notre personnel et aux prêtres de rendre visite aux patients à leur domicile, mais ne facilitent pas nécessairement les choses. Les frais de voyage sont plus élevés de nos jours en raison du nombre limité de passagers et des trajets limités des véhicules publics. Il faut également compter avec les retards dans le traitement des documents de voyage et les couvre-feux.
À Misamis Oriental, j'ai pu visiter Minalwang et Mat-i (lieux où la mission annuelle est passée en 2020) mais je n'ai pu rencontrer que quelques patients car les dirigeants du gouvernement local avaient peur que des étrangers rencontrent les villageois par crainte du virus. Je n'ai pas pu rester longtemps pendant mes visites. À Mat-i, nous avons pu aider quatre patients pour lesquels des radiographies avaient été demandées lors de la mission, en février 2020. Heureusement, les résultats n'ont pas montré de tuberculose pulmonaire ou d'autres résultats significatifs, ils étaient donc heureux. Trois autres patients attendent d'aller au laboratoire pour une échographie abdominale, mais comme le représentant médical du barangay avait d'autres tâches à accomplir, ils n'y ont pas encore été. Les autres patients ont peur d'aller en ville pour des tests de laboratoire, ils préfèrent donc souffrir plutôt que d'aller en ville et risquer d’attraper le COVID.
Le travail à Butuan a été encourageant. Trois patients qui ont reçu l'extrême-onction du père Tim lors de notre dernière visite là-bas sont morts peu de temps après avoir reçu le sacrement. Avant notre départ de Butuan le 28 août dernier, une femme qui a reçu l'aide de notre mission s'est confessée après plus de dix ans d'éloignement de la religion. Le père Tim est maintenant de retour à Butuan, son voyage est toujours facilité par sa position d'aumônier médical de la mission. »
Yolly E. Gamutan, secrétaire de l’ACIM ASIA
Texte traduit et adapté par V. Pedroni, pour l’ACIM
ENGLISH TEXT
Rosa Mystica Health mission took place in February 2020, in the North of Mindanao, in the middle of several little villages lost in the mountains. Since then, Philippines volunteers go on assisting people there, bringing them spiritual and material help. Yolly E. Gamutan gives us an testimony of the work done there, which is made so difficult because of COVID…
Travel is still very much restricted here and tribal people in the mountains are afraid to let in strangers in their villages for fear of the virus.
Our work now consists in ensuring the passage of the priests from one mission chapel to another through medical mission purposes because it is easier for medical frontliners to pass through checkpoints than for priests. In the current set up in the novus ordo church, diocesan clergy do not travel outside their dioceses so they do not actually need to pass through regional borders unlike the SSPX priests who need to cross regions. We are constantly moving medicines to facilitate the movement of priests. The medicines needed by the poor faithful are delivered to the chapels and volunteers carry medicines for patients who live far from the chapel.
Yesterday, I had to bring medicines to Tagum so that Fr. Hora could cross to Camiguin as a medical frontliner because there is a dying faithful there who needs Extreme Unction and we had no time to process his travel clearance which usually takes two days to procure. As we have patients in Camiguin who also need medicines, we packed stocks for them and also packed the medicines that are expiring this month and on December. We searched for accredited laboratories for his rapid test so that he could bring a certificate that he tested negative for the COVID virus.
I am often anxious about the medical clearance for the priests and monitor their health conditions so that we could have them treated immediately when they have any ailments so that they continue to bring the Sacraments to our faithful - especially to the dying and those who need serious spiritual counseling. Our medical mission ID's make it possible but not necessarily easier for our staff and priests to visit patients in their homes. Travel cost is more expensive these days because of the limited number of passengers and also the limited routes of the public vehicles. Then there are delays in the processing of travel papers and also curfews to deal with.
In Misamis Oriental, I was able to visit Minalwang and Mat-i but I was only able to meet with a few patients because the local government leaders were afraid of outsiders meeting with the village people for fear of the virus. I could not stay long during my visits. In Mat-i we were able to assist four patients who were recommended last February for xrays. Thankfully, the results showed no pulmonary tuberculosis or other significant findings so they were happy. There are 3 other patients who are waiting to go to the laboratory for abdominal ultrasound but because the barangay health worker who was assigned to assist them had other business to attend to, they were not yet assisted. The other patients are afraid of going to the towns for lab tests so they would rather suffer their current ailments than go to town and risk getting COVID.
Work in Butuan has been encouraging. Three patients who received Extreme Unction from Fr Tim during our last visit there died not long after they received the sacrament. Before we left Butuan last August 28, one woman who has been receiving help from our mission went to Confession after more than ten years of staying away from religion. Fr Tim is back there in Butuan now, his travel is still facilitated by his position as medical mission chaplain.
Yolly E. Gamutan, ACIM ASIA's secretary
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